A l’époque romaine, les douze heures de la journée étaient élastiques : divisant la durée entre l’aube et le crépuscule, elles variaient avec les saisons. Depuis la révolution industrielle et l’essor des transports, le monde est à l’heure et l’heure dure 60 minutes de 60 secondes chacune, exactement et en tout temps.
Dans la perception humaine pourtant, le temps est loin d’être normé et rigide. Il paraît long ou passe trop vite, se décline en souvenirs et en oublis, en surprises, en projets, en menaces, en perspectives. Aujourd’hui, ce temps individuel, souple et subjectif se heurte au rythme implacable des horloges et des délais. On se dépêche. On est traqués par les réveils, les horaires ou les horodateurs. Le temps c’est de l’argent.
C’est cette tension entre temps humain et chronométrie qu’explore l’exposition. On pourra y toucher la chose la plus ancienne qu’il soit possible de toucher. Contempler un velociraptor, la tombe d’un bébé antique, le message daté d’un Gallo-Romain ou des squelettes saouls, entre bien d’autres choses. Respirer l’instant présent, entrevoir l’avenir. Se souvenir, ressentir, rêver, se projeter : un voyage dans le temps !