L’exposition témoigne en premier lieu des relations croisées entre l’expansion du chemin de fer, l’avènement du cinéma et les expérimentations des avant-gardes artistiques et littéraires de la première moitié du XXe siècle. Elle développe ensuite, de salle en salle, toute la richesse de cette thématique du train en parcourant le tissu des voies, des tunnels, des ponts et des stations en Suisse ou ailleurs.
Composée de près de 370 œuvres, documents et objets, l’exposition se déploie selon trois parcours ou «trajets» et quinze thématiques ou «stations». Les visions, les utopies et l’esprit de conquête composent le premier trajet qui court du XIXe siècle au début du XXe siècle. Les premiers usages du rail, entre apprentissage de son fonctionnement et mélancolie du voyage en lui-même, en forment le deuxième. Celui-ci s’attache également aux différentes formes de sociabilités dans l’espace de la gare ou du wagon. Entre fascination, inspiration et interrogation, certaines dimensions propres à l’univers ferroviaire en constituent le troisième : des visages de ceux qui y travaillent aux heures les plus sombres de son histoire, de l’étonnante singularité des trains d’ailleurs aux pratiques alternatives contemporaines.
L’exposition fait ainsi dialoguer la photographie (Ella Maillart, Sabine Weiss, René Burri, Henri Cartier-Bresson, Martine Franck, Jean Mohr, Bernard Plossu), le film (les frères Lumière, Georges Méliès, Charlie Chaplin), la peinture et le dessin (Gustave Caillebotte, Paul Klee, Aloïse Corbaz, Pablo Picasso, Andy Warhol) et la littérature (Blaise Cendrars).